Il devient bien difficile pour le petit épargnant de savoir où placer ses liquidités depuis la baisse du taux du livret A et de son compère le Livret de Développement Durable en août dernier.
Un livret qui rapportait
Il fut un temps où celui qui ne disposait pas de fortune particulière, ni même d'épargne accumulée en vue de l'achat d'un logement, mais simplement d'un peu d'argent de côté pour "voir venir" n'avait pas de question à se poser. Lorsque le Livret A rapportait 4% il pouvait y laisser 15 000 € sans trop se poser de questions, les 600 € d'intérêts versés à la fin de l'année lui permettant d'acquérir une télévision, un ordinateur, une machine à laver ou n'importe quel autre équipement utile pour son domicile.
Ces quelques centaines d'euros permettaient aussi de faire ou de se faire un joli cadeau. Quant à l'épargnant préférant économiser, il pouvait laisser le capital s'accumuler et le valoriser ainsi de 22% en cinq ans, les 15 000 € initiaux se transformant sans effort et sans risque en 18 300 €.
Bien sûr, il faudrait dans l'absolu raisonner en comparant le taux du Livret A par rapport à celui de l'inflation pour déterminer la valorisation ou la dépréciation réelle du capital de notre quidam. Mais qu'importe, l'impression ressentie était bien celle d'un gain de pouvoir d'achat qui pouvait se matérialiser concrètement par des dépenses telles que celles précédemment évoquées.
De faibles gains en 2013
Cet heureux temps du Livret A n'est plus, les intérêts annuels permettent d'acheter non pas un téléviseur mais seulement quelques DVD à regarder. En effet, sa rémunération actuelle est de seulement 1,25%.
Chaque année, un livret ayant un solde de 15 000 € rapportera 187,50 €, ce qui est certes mieux que rien, mais ne permet pas d'avoir l'impression de s'enrichir en cumulant les intérêts. Au bout de cinq ans, il y aura 15 961 € sur ce compte d'épargne, voilà qui ne risque pas d'enthousiasmer notre petit épargnant.
L'Assurance Vie en alternative au Livret A
Il pourra alors se tourner vers les supports en euro des contrats d'assurance vie qui peuvent être plus rémunérateurs. Les meilleurs d'entre eux ont ainsi servi un taux de 3,50% en 2012.
Hélas, il s'agit ici d'un taux brut de taxes, auquel il faut déduire 15,5% de prélèvements sociaux et l'impôt sur le revenu. Impôt qui dépend de l'ancienneté du contrat et des revenus de notre épargnant. Un contrat nouvellement ouvert subira un prélèvement fiscal forfaitaire de 35% en cas de retrait dans les quatre premières années, mais notre petit épargnant étant certainement imposé dans une tranche plus faible, il aura tout intérêt à intégrer ces revenus à sa déclaration annuelle.
Il sera alors taxé à 0%, 5,5% ou 14% selon l'importance de ses autres revenus. En retenant le taux le plus élevé, il aura donc une retenue totale de 27,3%. Soit un gain net de 2,54%. Encore faut-il bien sûr qu'il ait choisi un contrat sans frais d'entrée, sinon la rentabilité nette ne sera guère plus élevée que celle d'un Livret A.
Court terme
D'autant que si les taux des supports en euro des contrats d'assurance vie pour cette année 2013 ne sont pas encore connus, les spécialistes du monde financier pensent qu'ils seront plus faibles que ceux de l'année précédente. Il convient donc d'être prudent sur le gain net de l'Assurance Vie utilisée comme placement de court terme par rapport au Livret A et rappeler que la liquidité de l'Assurance Vie est moindre que celle des livrets.
On peut toutefois dire que si le contrat est bien choisi, c'est-à-dire d'un bon rendement et avec des frais d'entrée nuls, l'Assurance Vie rapportera plus que les livrets, y compris pour un placement de quelques mois. Toutefois, il n'est pas aisé de quantifier précisément ce plus.
Un choix s'impose pour le long terme
Sur cinq ans en revanche, l'Assurance Vie est largement gagnante. En retenant un taux net de prélèvements sociaux de 2,50%, un contrat avec 15 000 € rapportera 1 971 € sur cinq ans avec la possibilité d'un prélèvement libératoire à 15% pour l'impôt sur le revenu. Impôt qui, rappelons-le, peut être nul si le contrat est ouvert depuis au moins huit ans.
Cependant, d'autres possibilités existent sur le moyen et le long terme, à condition d'accepter une part de risque, en allant chercher les rendements potentiellement supérieurs des obligations ou même des actions.